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Comme l’on voit la futilité de mon esprit ! Quoi donc l’odorat a-t-il à faire ici ? Les cinq sens et même les autres n’ont jamais pénétré dans une Mesybtha. Rien venant de l’extérieur ne peut impressionner ces étudiants. Absolument rien. Ils ne sont là ni pour manger, ni pour dormir, ni pour toucher, ni pour entendre, ni pour voir, ni pour goûter, ni pour sentir, mais pour apprendre. La passion d’apprendre est aussi uniquement juive. Percer les mystères, faire reculer l’ombre, cravacher son intelligence qui ne galope jamais assez vite, n’atteindre un sommet de la compréhension que pour s’élancer sur un autre sommet, spéculer sur toutes causes et sur tous principes, telles sont les seules préoccupations de ces infatigables théoriciens.

Ce séminaire rabbinique est extraordinaire : une de ces visions qui s’accrochent à votre souvenir pour le restant de votre vie. On en demeure interdit, silencieux, comme dépassé par l’imprévu. Ils étaient cinq cent quatre-vingt-sept fougueux dans cinq étroites chambres, ivres, complètement ivres. Depuis sept heures, ils ne cessaient de boire, de boire la science, la connaissance, le savoir, la découverte. Le front dans leur main, piétinant le Talmud de leur nez, levant parfois des yeux ha-