Page:Londres - Le Juif errant est arrivé, 1930.djvu/137

Cette page a été validée par deux contributeurs.
136
le juif errant est arrivé

— Espérance ! fit Ben.

C’était l’hymne national :


Tant qu’au fond d’un cœur
Une âme juive vibrera
Et que vers l’Orient lointain
Nos yeux chercheront Sion,
Notre espérance n’est pas morte,
La vieille espérance
De revenir au pays des ancêtres
Où David habita.
Tant que les larmes de nos yeux
Couleront comme la pluie…
Tant que les eaux du Jourdain
Sortiront de Tibériade…
Tant que la muraille bien-aimée
Apparaîtra à nos yeux…
Tant qu’un œil se mouillera
Devant la ruine du Temple,
Écoute, frère en exil,
La voix d’un de nos prophètes :
Seulement du dernier Juif
Mourra le dernier espoir.


L’émotion de Ben était parlante. Elle glaça un moment son regard. Il relut l’hymne écrit en hébreu. Après, il posa la feuille, dévotement sur une table.

— Voilà le drapeau, fit Alter Fischer, le pionnier.