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le juif errant est arrivé

— Est-ce que vous savez où nous allons ? — Oui, je sens les traces des traîneaux sur la glace.

On avait bel air tous les deux ! surtout le compagnon avec sa bosse au dos. Deux pâles noceurs guettant la première voiture ! Ah ! tous les Juifs n’habitent pas place de la Bourse !



Une journée si bien commencée ne peut que continuer assez mal. En effet, à peine le jour s’était-il répandu que nous avions commis un vol. Oradea-Mare dormait. Aux portes de toute maison juive, aux portes de la rue comme à celles des appartements, un cylindre long comme un doigt, en zinc ou en cuivre, est obliquement vissé dans le bois. Ce cylindre s’appelle mezuza. Je l’avais vu à Londres, à Prague, dans les Marmaroches ; maintes fois j’avais demandé ce qu’il contenait, et vaguement on m’avait répondu : « Une prière ! » Ben me fit la même réponse. « Nous allons en dévisser un et vous me lirez ce qu’il a dans le ventre. » Ben protesta. Je lui fis remar-