pères. Au moment du viol, on mélange dans la même furie les mères et les filles. Quinze cents tués entre trois et six heures de l’après-midi.
À Felchtine, à Chargorod, à Pestchanka, les cosaques sont encore plus cosaques. Ils coupent les langues, crèvent les yeux. Ils forcent les mères à leur présenter leurs enfants à bout de bras et décapitent la petite victime. On déshabille les hommes, on les unit par la main, on leur ordonne de chanter, de danser, puis : « Feu ! »
À Bratslav, on pend les Juifs par les mains, on taille leur chair à coups de sabre. Les morceaux qui tombent, on les fait cuire. On joue aux boules avec les têtes.
Les mères s’offraient pour sauver leurs enfants. Les cosaques répondaient : « Il faut tuer les youpins dans l’œuf. » Et ils éventraient les anges ! On attachait des hommes, des femmes et des enfants à la queue des chevaux. On rasait les mâles et, avant de les mettre à mort, on les obligeait à manger leur barbe. Le père, à quatre pattes, était contraint de lécher le sang de son fils. Un rabbin, montrant soixante-dix enfants, cria aux cosaques : « Vous avez tué leurs pères et leurs mères ; maintenant, que vais-je faire d’eux ? — Feu sur tous ! » fut la réponse. Et vive l’ataman !