Page:Londres - Chez les fous, 1925.djvu/32

Cette page a été validée par deux contributeurs.
29
CHEZ LES FOUS

Voilà la salle. Ils sont deux douzaines, tous au lit, et remarquablement sages. Je cherche mon Manikoff. Je ne vois pas sa tête intéressante.

— Bonjour ! crie-t-on.

C’est lui qui me reconnaît ! Il avait une barbe et un bonnet de coton. De sa barbe ou de son bonnet, on n’aurait pu dire quoi était le plus gris et le plus long.

— Manikoff, que vous êtes vilain !

— Moi ! que ma superbe femme appelait son mari admirable, oui, tel je suis, en ce jour.

— Vous savez, dit le docteur, qu’il a voulu s’évader, qu’il a fomenté un complot. Ah ! c’est un lapin !

— À qui le dites-vous ?

— Vous voulez parler à votre ami ? fit le docteur.

— Oui, à lui seul.

Le docteur n’y vit pas d’inconvénient et sortit avec le gardien.

— Eh bien ! mon vieux, lui dis-je, triomphant, je vous avais prévenu que vous étiez « piqué ».

— Libre, j’étais agité ; enfermé, je suis calme, ne jugez donc pas sur l’apparence.