Page:Londres - Adieu Cayenne.djvu/98

Cette page a été validée par deux contributeurs.

sion. Ce sont des interdits de séjour, deux libérés.

Ils n’ont pas une figure que j’aime bien. Pirate est habillé pauvrement, mais il est propre. Jambe de Laine est lamentable. Par les trous de ses hardes, je vois son sous-vêtement de tatouages. Nu-pieds, hirsute, barbe incolore, plus de dents ; sur le chef, une calotte informe qui, sans doute, fut un chapeau.

Pirate porte beau, Jambe de Laine approuve tout ce qu’il dit. Ils acceptent de nous ravitailler, mais « comme ils risquent gros, qu’ils ont à se défiler comme des chats-tigres, que tout est si cher ! » ils exigent cent francs tout de suite, « afin de remercier Dieu qu’ils se soient, eux, Pirate et Jambe de Laine, trouvés sur notre chemin ».

— Vous pensez, ajoute Pirate, je devrais être à Toulouse à l’heure qu’il est. Je suis libéré depuis huit ans ; alors, si j’avais pu, depuis tant d’années, mettre huit cents francs de côté pour m’offrir