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de plus. Une vieille lymphangite coupait mes forces. J’étais à bout.

Je m’accroupis et je m’assieds tout doucement. J’enfonce, mais à peine. Et je me repose là, sous la lune, mes mains tenant mes genoux comme dans un bain de siège.

Jean-Marie me rejoint, m’encourage.

— Va, patron ! me crie-t-il. Fais dix mètres et repose-toi. Respire fort. Fais encore dix mètres. Les voilà, les palétuviers !

Ils étaient loin encore !

On y arrive une heure et demie après. Moi, je suis à bout de mon effort. Jean-Marie me hisse sur des branches. Il fait froid, froid.

De plus, il pleut, la lune se cache.

— Oôôôô ! Oôôôô !

Cette fois, la réponse est faible.

Nous nous endormons. Le froid, la pluie, la faim, le vent nous réveillent. La pluie cesse, les moustiques arrivent. Elle est longue, cette nuit !