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traduction française d’un roman russe. Ce que l’on y mangeait, dans ce livre ! On y mangeait à toutes les pages. « Ah ! me disais-je, que ne suis-je là-bas ! »

Le sixième jour, je vois arriver un monsieur, Me Fessy-Moyse, avocat du consulat français. Il faut vous dire que j’avais écrit à notre ambassade. Dans ma lettre, je disais : « Vous demandez que je me rende aux autorités françaises et vous m’avez fait enfermer dans une prison brésilienne ; comment en sortir pour déférer à votre désir ? De plus, vous devez connaître, monsieur l’ambassadeur, les habitudes pénitentiaires du pays. Ici, le prisonnier se nourrit par ses propres moyens. Personnellement, comme moyens, je n’ai que celui de mourir de faim. »

Me Fessy-Moyse m’apporte cinquante milreis de la part de M. Conty. Il ajoute cinquante milreis de sa poche. Il obtient que je sois mis dans une cellule du rez-de-chaussée.