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— Ce n’est pas la peine de m’avoir écouté si longtemps, si vous ne me croyez plus. Je ne dis que ce qui s’est passé.

— Le préfet et ses adjoints vous attendent. Après ?

— Ils me serrent la main. Les autres passagers tournent autour de nous. Ah ! c’était curieux à voir, l’embarquement de Dieudonné pour Rio de Janeiro, c’est moi qui vous le dis ! Ce fut un événement. Le préfet de police me demande de ne pas m’évader pendant le voyage. Je lui en donne ma parole. Il ajoute : « Si l’on ne vous extrade pas, revenez au Para, vous serez bien accueilli. » Je l’en remercie. Un journaliste m’offre un cigare, le second préfet me tend une allumette, la famille de l’agent 29, qui l’accompagne jusqu’à bord, vient me serrer la main. Je tends mes mains. Je n’en ai pas assez pour tout le monde. Je sens même que l’on m’embrasse. Je veux me dégager. L’agent 29 me fait comprendre que c’est sa mère ;