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phare. Au fond, le vent qui se lève arrache aux palétuviers des cris de fièvre et d’abandon. Un tronc apparaît dans la vase. Il ne va pas lever les bras, au moins, celui-là ? Eh bien ! il faut le dire, mon cauchemar ne dura pas. Un tel désir de liberté bouillonnait en moi qu’il chassa le passé. La nuit était belle. Il y avait clair de lune. Strong dormait comme un bon saint noir. L’espoir submergea le souvenir.

Puis on se réveilla. C’était encore la nuit. Une lanterne brillait à l’horizon.

— La crique Can, dit Strong, là où Bixier des Ages…

— Bixier des Ages ? Mais je connais ça !

— Je pense bien. Vous l’avez vu à l’île Royale…

— Voilà comment il faisait. C’était un z’ami z’â moi-même. Il prenait cinq, six voleux ou z’assassins, pour l’évasion. Des Arabes, surtout. C’est les z’Arabes