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de brousse traquées par les chasseurs d’hommes. Nous tombons sur des mouches-sans-raison. C’est pire qu’un essaim d’abeilles. Nous approchons heureusement d’une savane inondée. Nous y plongeons. Elles nous laissent.

Louis Nice connaît la demeure de Strong. Il ira seul. Nous l’attendrons de l’autre côté de Cayenne.

On se sépare. C’est la nuit. On traverse Cayenne. Depuis trente-six jours, je n’ai plus revu la ville ! Pas un casque de surveillant. Je suis déjà devant l’église. Mes narines se pincent, tellement j’ai peur. Mais la chasse est commencée, et nous sommes forcés. J’arrive place des Palmistes. À droite, l’hôpital, quelques lumières ; à gauche, la poste, un blanc en sort. Je me cache. Des urubus se couchent, des crapeaux-buffles beuglent. Silence. Obscurité. Mélancolie. La brousse ! Cayenne est traversée !

À huit heures du soir, Nice arrive au rendez-vous. Il sort de chez Strong. Il