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que le gouvernement n’eût pas réalisé depuis longtemps son projet d’établir un relai de postes sans-fil.

Les jours s’écoulèrent avec une monotonie désespérante. Il n’arrivait rien, et l’émotion commençait à s’émousser. La foule n’encombrait plus les rues. Les ouvriers ne venaient plus dans la ville haute pour voir comment nous prenions la grève, et il y roulait moins d’automobiles. Les garages et boutiques de réparations étant fermés, toute voiture en panne restait au rancart. Le manchon d’embrayage de la mienne s’était brisé, je ne pus la faire réparer à n’importe quel prix. Comme les autres, j’allai désormais à pied.

San-Francisco semblait mort, et nous ignorions ce qui se passait ailleurs, mais de cette ignorance nous pouvions déduire que le reste du pays restait plongé dans le même engourdissement. De temps en temps, la ville s’émaillait des proclamations de l’organisation du Travail, impri-