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CHAPITRE II

LES RÉFORMES DE DRACON

Quelques minutes après, Joë, toujours furieux, vint se mettre à table pour le dîner.

Il mangeait en silence, malgré les propos de bonne humeur qu’échangeaient son père, sa mère et Bessie.

La voilà bien ! se disait-il, le nez dans son assiette. Ça pleure à la minute, et rit à la minute suivante ! Il n’était pas lui de cet acabit. S’il lui arrivait un chagrin assez gros pour lui arracher des larmes, bien sûr, il pleurerait pendant des jours et des jours…

Les filles ? Des hypocrites, voilà tout : elles n’éprouvaient pas la centième partie de tout ce dont elles se lamentaient, bien entendu ; et elles continuaient leur manège parce que cela les amusait. Elles s’estimaient heureuses de rendre les autres malheureux, et surtout les garçons. C’est pourquoi elles fourraient toujours leur nez où elles n’avaient que faire.

Plongé dans ces profondes réflexions, il gardait les yeux baissés sur son assiette et rendait justice au