Des larmes de colère humectaient les yeux de Joë, cependant il garda son sang-froid et mesura toute la portée de ses paroles :
« Lorsque vous prétendez que je suis un voleur, Pete, vous mentez. Tuez-moi si vous voulez, vous ne m’empêcherez pas d’affirmer que vous êtes un menteur.
— Ça suffit ! »
Frisco Kid s’était élancé, avec la souplesse d’un chat, et évitant un second coup, avait repoussé le Français de l’autre côté du cockpit.
« Laisse le gamin tranquille ! continua-t-il, en démontant soudain la lourde barre d’acier et en s’armant pour s’interposer.
« La comédie a assez duré. Espèce d’andouille, tu ne comprends donc pas le caractère de ce gosse-là ? Il dit la vérité. Il a raison et il le sait, et tu pourrais, en effet, le tuer sans lui en faire démordre. Vas-y de cinq, Joë ! »
Se détournant, il serra la main à Joë, qui lui rendit son shake-hand.
« À la bonne heure, tu as du cran, fiston, et au moins tu n’as pas peur de le montrer. »
Pete-le-Français tordit la bouche dans un faible sourire, que démentait la lueur mauvaise de ses yeux. Il haussa les épaules.
« Ah ! Oui ? Il ne veut pas qu’on lui donne des petits noms d’amitié. Ah ! Ah ! Entre marins la plaisanterie est permise. Voyons… comment dit-on… oublions l’incident… C’est cela… oublions l’incident. »
Il allongea la main, mais Joë refusa de la prendre. Frisco Kid approuva de la tête tandis que Pete-le-