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était aussi vive que la patte d’un ours. Un jour, le chef de piste le traita de mangeur de grenouilles ; furieux, il le poussa contre le panneau de sapin qui lui servait pour le jet de ses couteaux, si prestement que le chef de piste n’eut pas le temps de dire ouf ! Et là, devant tous les spectateurs, Deville sillonna l’air d’étincelles en fichant ses couteaux dans le bois tout autour du malheureux, si près qu’ils percèrent ses vêtements et que certains lui éraflèrent la peau.

« Il était si solidement chevillé que les clowns durent arracher les lames pour le délivrer. Désormais, chacun se tint sur ses gardes et se montra circonspect envers Deville ; nul n’osa outrepasser avec sa femme les bornes de la stricte politesse. Elle n’était pourtant pas un modèle de vertu, mais tous craignaient le mari.

« Toutefois, il existait un nommé Wallace qui, lui, n’avait peur de rien. Dompteur de lions, il fourrait également sa tête dans la gueule de n’importe lequel de ses fauves. Cependant, il préférait