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ger. Son instinct, à lui, était la haine ardente du Wild. Croc-Blanc était un loup, le maraudeur héréditaire qui faisait sa proie des troupeaux et qu’il convenait, depuis des générations, de combattre.

Tandis que Croc-Blanc retenait son élan, la chienne bondit sur lui et enfonça ses crocs dans son épaule. Il gronda involontairement, et ce fut tout. Il se détourna et tenta seulement de l’éviter. Mais la chienne s’acharnait et, le poursuivant, de-ci de-là, ne lui laissait aucun répit.

— Ici, Collie ! appela l’homme étranger qui était dans la voiture.

Weedon Scott se mit à rire.

— Père, ne vous inquiétez pas. Il fait son éducation. Mieux vaut qu’il commence dès à présent.

La voiture continuait à rouler et toujours Collie bloquait la route à Croc-Blanc, refusant, malgré ses ruses et ses détours, de le laisser passer. Le maître aimé allait disparaître. Alors, désespéré, Croc-Blanc, se souvenant d’un de ses vieux modes de combat, donna à son adversaire une violente poussée de l’épaule. En une seconde ; la chienne fut culbutée et, tandis qu’elle poussait des cris perçants, Croc-Blanc détalait pour rejoindre la voiture qu’il trouva arrêtée au seuil de la maison.

Là, il subit une nouvelle attaque. Un chien de chasse bondit sur lui de côté, sans qu’il le vît, et si impétueusement qu’il ne put résister au choc et roula par terre, sens dessus dessous. Aussitôt relevé, il bondit à son tour, en proie à une rage folle, et c’en était fait du chien si Collie, remise