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Croc-Blanc et, une jambe levée, se tenait en équilibre instable sur son autre jambe. L’instant était bon et le grand jeune homme en profita pour appliquer à Beauty-Smith un maître coup de poing, en pleine figure. Beauté fut soulevé du sol, tout son corps cabriola en l’air, puis il retomba violemment à la renverse, sur la neige battue. Se tournant ensuite vers la foule, le grand jeune homme cria :

— Vous êtes des lâches ! Vous êtes des brutes !

Il était en proie à une indicible colère, à une colère sainte. Ses yeux gris avaient des lueurs métalliques et des reflets d’acier, qui fulguraient vers la foule. Beauty-Smith, s’étant remis debout, s’avança vers lui, reniflant et apeuré. Le nouveau venu, sans attendre de savoir ce qu’il voulait et ignorant l’abjection du personnage, pensa que Beauté désirait se battre. Il se hâta donc de lui écraser la face d’un second coup de poing avec un :

— Vous êtes une brute !

Beauty-Smith, renversé à nouveau, jugea que le sol était la place la plus sûre qu’il y eût pour lui et il resta couché, là où il était tombé, sans plus essayer de se relever.

— Venez ici, Matt, et aidez-moi ! dit le grand jeune homme à son compagnon, qui l’avait suivi dans le cercle.

Les deux hommes se courbèrent vers les combattants. Matt soutint Croc-Blanc, prêt à l’emporter dès que les mâchoires de Cherokee se seraient détendues. Mais le grand jeune homme tenta en vain, avec ses mains, d’ouvrir la gueule du bull-