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d’autres bûches. Cela valait bien une quatrième tranche d’élan. Il n’hésita point à s’en gratifier.

Sa faim, aiguillonnée par la nourriture, s’exaspéra. Sans arrêt, par l’effet d’une force invincible, les tranches succédaient aux tranches. Il se raisonna et diminua leur épaisseur. Mais il s’aperçut que plus rapidement venait le tour des tranches suivantes.

Vers le milieu de la journée, il songea aux bêtes sauvages qui pouvaient venir dévorer sa viande et il grimpa de nouveau sur la butte où il avait abandonné les quartiers d’élan. Il emportait avec sa hache la corde de halage du traîneau et la courroie qui en maintenant ordinairement la charge.

Comme il était encore très faible, la construction de la cache aérienne, où il pourrait abriter son précieux gibier, lui prit tout l’après-midi.

Il coupa de jeunes sapins, les élagua, en planta la base dans le sol, et les assembla, tant bien que mal, en un haut échafaudage. La construction n’était pas aussi solide qu’il l’eût souhaité. Mais il avait fait de son mieux.

Hisser la viande sur cet abri fut une besogne non moins ardue. Il faillit s’en crever le cœur. Afin de mettre en place les gros morceaux, il lui fut nécessaire de faire passer sa corde par-dessus une branche d’arbre élevée, qui surplombait l’échafaudage. Alors il fixait sa viande à l’une des extrémités de la corde et, pour l’élever, se suspendait, de tout son poids, à l’extrémité opposée.

Ce grand œuvre achevé, Morganson regagna sa tente et s’y livra à une orgie solitaire et prolongée. Il n’y avait point, pour cela, besoin de compagnon ni d’ami. Sa propre société et celle de son estomac lui suffisaient.

Les biftecks recommencèrent, interminablement, à succéder aux biftecks. Il engloutit des livres de viande. Il les arrosait d’innombrables tasses de thé, de vrai

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