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tion, un passage emprunlé à la préface d’un traité de Lois de Nârada, où il est dit : « Manou ayant écrit les Lois de Brahmâ en cent mille slocas ou distiques, arrangés sous vingt-quatre chefs en mille chapitres, donna l’ouvrage à Nârada, le sage parmi les Dieux, qui l’abrégea, pour l’usage du genre humain, en douze mille vers, qu’il donna à un fils de Bhrigou, nommé Soumati, lequel, pour la plus grande facilité de la race humaine, les réduisit à quatre mille ; les mortels ne lisent que le second abrégé fait par Soumati, tandis que les Dieux du ciel inférieur et les musiciens célestes étudient le code primitif commençant avec le cinquième vers un peu modifié de l’ouvrage qui existe actuellement sur la terre ; il ne reste rien de l’abrégé de Nârada, qu’un élégant épitome d’un neuvième titre original sur l’administration de la justice. » Maintenant, ajoute William Jones, puisque les Lois de Manou, comme nous les avons, ne comprennent que deux mille six cent quatre-vingt-cinq slocas, elles ne peuvent pas être l’ouvrage entier attribué à Soumati, qui est probablement celui qu’on désigne sous le nom de Vriddha-Mânava, ou ancien code de Manou, et qu’on ne trouve plus entier, quoique plusieurs passages de ce code, qui ont été conservés par tradition, soient cités dans le nouveau Digeste.

L’époque où le Mânava-Dharma-Sâstra a été rédigé ne nous est guère mieux connue que le nom du véritable rédacteur, et l’on est forcé à cet égard de s’en tenir à des conjectures. Les calculs sur lesquels William Jones s’était fondé pour placer la rédaction du texte actuel vers l’an 1280, ou vers l’année 880 avant notre ère, ont paru généralement