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précis. Hérodote, le père de l’histoire, savait que les Celtes occupaient le pays depuis la source du Danube jusqu’aux côtes de l’Atlantique[1]. Plutarque fixe plus exactement l’étendue des territoires celtiques quand il dit[2] : « la Celtique, pour la grande et profonde étendue du pays, du côté de la grande mer Océane et des parties septentrionales en tirant vers les marais Méotides et le soleil levant, s’étend jusqu’à la Scythie ou Tartarie pontique. »

De même Strabon détermine implicitement la limite de la Celtique vers la mer Caspienne quand, en parlant des peuples de ces parages, il dit que les Celtes y confinaient aux Scythes sous le nom de Celto-Scythes[3].

Enfin Éphore, divisant la zone moyenne de la terre en deux parties, attribue celle d’occident aux Celtes et celle d’orient aux Indiens[4].

Ces témoignages suffisent à démontrer que les Celtes furent connus comme les premiers habitants de l’Europe.

Sous la poussée des envahisseurs asiatiques, les Celtes ont peu à peu rétrogradé. Soixante ans avant notre ère, César les trouve confinés sous leur dénomination propre entre les Pyrénées, les Alpes et le Rhin. À cette même époque les Celtes occupaient, sous le nom de Celtibériens, toute la péninsule ibérique et, sous celui de Gaulois cisalpins, la haute Italie. Ils s’étaient aussi conservés en masses compactes notamment dans la Bohème, colonisée par les Gaulois Boïens, dans les contrées danubiennes, enfin dans la grande Bretagne, l’Écosse et l’Irlande.

Un demi-siècle avant notre ère surgit un évènement qui exerça la plus funeste influence sur la destinée des peuples celtiques. Menacés au nord par les Germains, au midi par les Romains, nos ancêtres commirent le tort de se diviser, et la faute encore plus grande de faire intervenir l’étranger dans leurs querelles intestines. Les Germains appelés comme auxiliaires par un parti gaulois franchi-

  1. Livre iv, parag. 39, rectifié par le parag. 99. Édit. Didot.
  2. Vie de Marius, traduction d’Amiot.
  3. L. XI, ch. vi.
  4. Historicorum græcorum fragmenta. Édition F. Didot, tome I, p. 243. Consultez aussi Eustathe, p. 267 du même ouvrage : il dit que les grecs ont donné à tous les Européens le nom de Celto Galates.