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la dernière heure, il mourut pour ceux qui l’accusaient.

Les journaux de Versailles ne lui ont pas ménage l’injure, l’appelant faux monnayeur, lui donnant pour aide de camp un proxénète[1]. Cette vie courageuse et loyale peut défier bien d’autres attaques. Dombrowski dédaignait de répondre. Les défenseurs de sa mémoire peuvent croire, comme lui. que ses actes la protègent suffisamment.

Les cours intérieures de l’Hôtel de ville bouillonnaient de foule et de tumulte. On évacuait à grand fracas les munitions sur la mairie du XIe. Des prolonges d’artillerie, des omnibus

  1. Un journal, le Grelot, publié par le photographe Bertall, et qui parut après les massacres, faisait parler ainsi Dombrowski :

     
    Général polonais, j’ai volé plusieurs sommes,
    Un peu partout ; tué pour ma part cinquante hommes,
    Quatre femmes, de plus énormément d’enfants.
    J’ai pris soin d’afficher des placards triomphants
    Qui grisaient l’ouvrier et le faisaient se battre.
    Jurant comme un païen, me soûlant comme quatre,
    Sabrant, assassinant, fusillant, bombardant ;
    J’ai couronné, Rigault et Pilotell aidant,
    Mon oeuvre de brigand, fidèle à ma parole,
    En faisant de Paris un grand punch au pétrole.
    C’était beau ! Tu voulais mes titres ? Les voilà !