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défendait l’accès du boulevard et de la place Vendôme. La canonnade dura six.heures, jusqu’au moment où les marins, cheminant à travers les maisons, parvinrent à dominer la barricade et à fusiller ses défenseurs presque à bout portant.

Les troupes, poursuivant leur mouvement, descendirent sur trois colonnes ; à gauche, rue de Châteaudun, contre la barricade de Notre-Dame de Lorette ; au centre, rue Lafayette, où se trouvaient les barricades du carrefour Drouot : à droite, rue du 4 Septembre. Les seules barricades de la rue Notre-Dame et du carrefour Drouot opposèrent une résistance durable. La rue du 4 Septembre ne fut même pas défendue, quoi qu’en aient dit les complaisants historiographes de l’armée versaillaise.

Vers six heures, l’ensemble des barricades établies rue Rochechouart et chaussée Clignancourt, était à peu près abandonné. Ce fut dans la rue Myrrha, en s’efforçant de rallier les fédérés, que Dombrowski, presque seul, tomba mortellement blessé. « Et ils diront que j’ai trahi ! » s’écria-t-il, faisant une douloureuse allusion aux soupçons de la veille. Peu après, il mourut dans d’atroces douleurs. On le transporta à l’Hôtel de ville. Nous vîmes le cortège s’avancer pré-