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n’étaient pas en nombre. À la moindre difficulté avec leurs commandants, les gardes portaient plainte au Comité central, qui, pour ménager sa popularité, donnait presque toujours raison aux réclamants. La discipline était aussi inconnue aux officiers qu’aux simples gardes. Les chefs de légion étaient discutés par les chefs de bataillons et les officiers inférieurs. Bien plus, Rossel casse un colonel d’état-major ; il le revoit le lendemain dans les bureaux de la Guerre. — « Vous n’êtes plus colonel, » lui dit le délégué. — « Pardon, répond l’officier, Dombrowski m’a prié de rester avec lui. » Dans les tranchées, des officiers abandonnaient leurs hommes pour aller faire le coup de feu. À Issy, un lieutenant caserné dans le fort avec sa compagnie, voyant l’action engagée au Val-Fleury. s’écrie qu’il n’y tient plus, et prend un fusil. « Qui m’aime me suive ! dit-il ; on me fusillera si l’on veut. » Et abandonnant son poste, il s’élance au dehors. D’autres, au contraire, refusaient nettement de marcher. La cour martiale voulut faire un exemple et prononça une condamnation à mort, commuée en trois ans de prison par la Commission executive. Contradiction perpétuelle et fatale. La Commune forcée de