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faire des citoyens dignes du suffrage universel. L’ordre est rétabli.

Rentrez aussi, Piétri, agents de la police ouverte ou secrète, braves gendarmes ! Les scélérats ont brisé vos armes chéries, revolvers et casse-têtes, mais nous avons de nouveaux modèles perfectionnés : rentrez ! nous avons besoin de vous. L’ordre est rétabli !

Les scélérats ont brûlé l’échafaud. Oh ! les Vandales ! Qu’es-tu devenue, colonne de l’ordre ? Où t’es-tu enfui, serviteur modeste et intelligent, respectable bourreau ? Plus que jamais nous avons besoin de tes services. L’ordre est rétabli !

Rentrez tous ! Hurrah ! O la curée ! La France écrasée, mutilée, n’est pas encore morte ; elle a la vie dure ; Il lui reste du sang dans les veines ; rentrez, corbeaux, vautours, sangsues. L’ordre est rétabli !


(Note 10.)


Voici un échantillon de la convenance et de la dignité que montra le conseil de guerre :

1er conseil de guerre de la 9e division militaire, séant à Marseille.

Présidence de M. Thomassin, lieutenant-colonel au 84e de ligne.

« Le président. — Voulez-vous nous donner maintenant des explications sur la proclamation dans laquelle vous flétrissez les fonctionnaires restés fidèles à la cause de l’ordre ?

» Crémieux. — C’est bien simple ; j’étais en ce moment le pouvoir et j’avais le droit d’ordonner que tout le monde m’obéit. »

Le président s’élève, dans un mouvement empreint d’une haute éloquence, contre cette absurde et odieuse prétention. « Vous êtes sorti du sang et de la