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blier la traduction de la second lettre adressée au Morning-Post, et refusée par le Journal officiel.

Je dois donc chercher réparation par la presse anglaise ; et après les explications que j’ai données, je me sens parfaitement certain que, dans l’opinion des gens impartiaux ; l’accusation d’avoir publié « d’infâmes inventions » est transférée de moi aux directeurs du Journal officiel de Versailles ; et que s’il est question de poursuites pour « d’odieux libelles », ces messieurs seront placés au banc de la défense.

Votre obéissant serviteur,
Fréd. A. Maxse.
Paris, 25 juin.


(Note 5.)


On lisait dans le journal le Globe :


« Peu de jours après la chute de la Commune, un membre de l’Assemblée nationale eut la curiosité d’aller voir les femmes prisonnières à Versailles. A peine avait-il pénétré dans la cour où se trouvaient réunies deux ou trois cents de ces malheureuses, qu’il se sentit saisir le bras par l’une d’elles, couverte de vêtements en lambeaux :

» — Ne me quittez pas, monsieur, s’écria-t-elle.

» Il essaya de se dégager ; la femme se cramponna plus fort à son bras, en lui disant :

» — Pour l’amour de Dieu, ne me quittez pas ; regardez-moi.

» Le député jeta alors les yeux sur la prisonnière et ne put retenir une exclamation de surprise.

» — Grand Dieu ! madame, vous ici ?

» Il venait de reconnaître une de ses amies, femme riche et distinguée, qui habite Paris. La dame fondit en larmes, puis raconta son histoire.