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juridiction des cours martiales ; traduit devant un conseil de guerre ou une cour d’assises, il aurait pu présenter une défense plus ample et plus efficace, faire entendre des témoins, et réduire à sa valeur légale l’accusation portée contre lui.

Pour le fait qu’on lui imputait, auquel il avait de lui-même et si promptement mis fin ; fait qui, depuis quelques mois, s’est reproduit tant de fois dans notre malheureux pays, à peu près impunément, il eût été vraisemblablement condamné à une peine légère, moindre à coup sûr que la mort et, sans doute, bientôt amnistié.

Périgueux. le 17 juin 4871.

(Écho de la Dordogne.)


(Note 3.)


Nous donnons, d’après les journaux versaillais, la liste des personnes fusillées à Paris du 18 mars au 27 mai. Nous ajoutons même le nom du commandant Ségoyer, omis par ces messieurs.

Il résulte de cette énumération que deux individus, les généraux Clément Thomas et Lecomte, furent fusillés du 18 mars au 23 mai et soixante-quatre du 23 au 27 mai, — en tout soixante-six.

Ces exécutions eurent lieu soit avant l’élection de la Commune, soit quand elle était dissoute de fait, sans aucune autorité, toujours en dehors de son action ; il n’y eut parmi les otages ni un vieillard, ni une femme, ni un enfant, ni un blessé : quarante sur soixante-six avaient été convaincus d’avoir tiré ou commandé le feu contre les Parisiens.

Nous attendons maintenant que les Versaillais veuillent- bien publier : 1° les noms des prisonniers fédérés qu’ils ont fusillés depuis l’ouverture des hostilités jusqu’à l’entrée de l’armée dans Paris ; 2° les noms des vingt mille hommes, femmes, enfants, vieillards