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tive à Paris. Cette clause garantissait à M. Thiers la connivence prussienne. De tous les actes dont le pouvoir de Versailles s’est rendu coupable, un des plus odieux sera certainement d’avoir introduit les vainqueurs de la France dans nos discordes civiles. Pour que Paris, souricière immense, se refermât sur les victimes et devînt leur tombeau, l’histoire dira que M. Thiers a flatté, caressé le Prussien, et qu’il a jeté à ce chien avide encore un lambeau saignant de la France.

Quant à la Commune, la seule démarche consentie par quelques-uns de ses membres présents à Belleville, fut de répondre à une proposition de M. Washburn. ambassadeur des États-Unis. Une lettre à son adresse fut remise le vendredi aux autorités prussiennes, qui promirent de la faire parvenir. Cet incident n’eut pas d’autre suite.

Les obus continuaient à tomber dans le XXe, surtout aux abords de la mairie. Les habitants déménageaient dans les caves ; les fédérés accueillaient les explosions par les cris de Vive la Commune ! Le voisinage de la lutte, la certitude de la défaite, la concentration et le mouvement de tant de bataillons divers, surexcitaient tous les esprits. L’émotion arriva bientôt à sa