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qui tenteraient de se réfugier sur le territoire occupé. Les Prussiens, les fusils en faisceaux, garnissaient en même temps toute la ligne du canal du côté de Saint-Denis. Dès le 22, des sentinelles furent posées de Saint-Denis à Charenton, et des ordres très-sévères donnés de ne laisser sortir ni entrer personne, sous quelque prétexte que ce fût. Du haut des fortifications, on apercevait leurs barricades, dressées au milieu de la route, armées de plusieurs pièces de canon, la gueule tournée vers Paris.

Le jeudi, à cinq heures du soir, cinq mille Bavarois descendirent de Fontenay, Nogent, Charenton, et formèrent un cordon infranchissable de la Marne à Montreuil. Dans la soirée, un autre corps de cinq mille hommes entra à Vincennes, amenant avec lui plus de cent pièces d’artillerie, qui furent parquées dans la cour des Omnibus. A neuf heures, ils investirent le fort. Quelques fédérés ayant voulu rentrer à Paris, les Bavarois ne les laissèrent passer qu’après les avoir désarmés.

Depuis longtemps déjà, les Prussiens prêtaient un concours actif à l’armée de Versailles. Ainsi, le lundi 15 mai, une colonne de fédérés traversait la Seine à la hauteur de Saint-Ouen ; les Prussiens l’aperçurent, expédièrent immé-