tion du faubourg Saint-Antoine, et sur le flanc du côté des quais. Depuis le milieu du jour, les flammes s’élevaient du grenier d’abondance qui longe le boulevard Bourdon. Le souvenir des anciennes luttes livrées sur cette place exaltait l’énergie des combattants. Là, on voit encastré dans un mur un biscaïen lancé en 89 par la forteresse. Plus loin, une maison célèbre dans l’histoire des barricades, bombardée en juin 48, devait avoir le même sort vingt-deux ans plus tard. Si le faubourg Saint-Antoine n’est plus le cerveau du parti, il est toujours un de ses champs de bataille, surtout depuis l’ouverture des grandes voies.
Dans la journée, des canonnières versaillaises remontèrent la Seine. Arrivées à l’entrée du canal Saint-Martin, elles furent accueillies par un feu d’une telle intensité, qu’en un instant elles eurent plusieurs hommes de tués. Mais, franchissant à toute vapeur le pont d’Austerlitz, elles vinrent se poster juste en face des barricades de l’avenue Lacuée et du boulevard Mazas. Quelques coups de canon bien-pointés jetèrent bas ces travaux et les lignards, abrités par les berges du canal, purent s’élancer à l’attaque. Continuant leur course, les canonnières parvinrent jusqu’au quai de Bercy, en semant