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card incliné, revêtu de son uniforme. Un cercueil était préparé ; on y déposa le cadavre, enveloppé dans un drapeau rouge. Les artilleurs, les marins, les cavaliers, tous ceux qui étaient de garde au Père-Lachaise s’approchèrent, et dirent au général un dernier adieu. Puis la bière fut vissée. On la porta à bras jusqu’à un caveau vide, où on la déposa, après que le frère de Dombrowski eut écrit quelques mots sur le couvercle. Vermorel prit la parole et raconta brièvement la vie de celui qui, bien qu’étranger, embrassa chaleureusement la cause de la Commune. La scène était grandiose, les canons des batteries voisines, le pétillement de la fusillade couvraient par instants la voix de l’orateur ; tous les assistants étaient sous une impression indescriptible, et leurs visages abattus témoignaient qu’ils ne se faisaient plus illusion sur l’issue du combat[1].

A six heures, il y eut à la mairie du XIe arrondissement une réunion d’officiers supérieurs où l’on adopta certaines mesures relatives à la défense. Il fut particulièrement décidé que l’on continuerait à fortifier solidement toutes les

  1. Tricolore, journal monarchiste, du 31 mai.