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bonapartistes abhorrés. Vaincus, vous fuyez, dévalisant Paris de tous ses services administratifs. Paris, se suffit, s’organise, nomme sa représentation.

Que veut Paris ? La dictature ? Non. — Le gouvernement du peuple par le peuple, des garanties certaines et l’union. Une parole loyale, un acte sincère venant de vous peut tout concilier : la province vous y convie de toutes parts. Vous répondez par le canon. Vous recommencez le bombardement de Paris. Votre armée ne suffit pas au siége. — Vous demandez à Bismark des soldats. Il exige en échange des conditions de paix plus dures, — vous acceptez d’enthousiasme. Ses troupes entourent Paris pendant la semaine sanglante, vous aident à prendre Vincennes, ramènent les fugitifs sous vos fusils.

« Tout ce qui respire pour la France, pour la liberté, pour l’humanité, est fusillé, transporté, poursuivi. La province proteste par ses élections et ses journaux. Vous poursuivez la presse, vous arrêtez les patriotes de la province, et si vous l’osiez, vous renouvelleriez dans les grandes villes les massacres de Paris.

« Il n’y a, dans toute la France, qu’une classe qui soit restée debout pendant les vingt années de l’Empire : les travailleurs, — et vous les égorgez. Il n’y a qu’une classe qui ait voulu défendre le territoire à