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centes comme elles méritent d’être honorées.

N’oublie jamais surtout que toutes ces grandes conquêtes, enregistrées par les assemblées républicaines, furent faites en réalité par le peuple. Si j’avais raconté plus au long cette histoire, j’aurais dû te montrer les défaillances nombreuses des représentants. Le peuple vint à leur secours. Grâce aux Jacobins, il s’était, je te l’ai dit, organisé dans toute la France et d’un bout à l’autre de la République, dans les grandes villes comme dans les humbles villages, il étudiait, vérifiait, contrôlait la marche des affaires publiques.

Les fils sauvaient la frontière. Les pères surveillaient, stimulaient les représentants, au besoin les faisaient marcher droit. Dans cette forte terre populaire plongea la Révolution. Dès qu’on déplaça ses racines, elle périt. La Commune commandant aux sections, bras toujours armé de Paris, fait le 20 juin, le 10 août, le 31 mai, sauve la patrie déclarée en danger. Mais Robespierre, victime de défiances exagérées, décime la Commune, et les grandes voix populaires se taisent ; — aussitôt la réaction relève la tête, emporte Robespierre, entraîne les Jacobins. — La