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La Vendée se soulève dans une haine implacable, et ces pauvres insensés, ignorant qu’ils sont eux-mêmes la nation : « Ah ! il n’y a plus de roi, disent-ils furieux, eh bien, nous nous battrons contre la nation. » Lyon s’agite ; les départements rebelles menacent Paris ; nos armées, livrées à l’ambition de Dumouriez, se retirent précipitamment devant les Autrichiens. Le drapeau noir flotte à l’Hôtel-de-Ville. Plus de patrie, si la Révolution ne concentre pas ses forces. Les Girondins s’épuisent en discours sur la liberté, sur les institutions futures. « Sauvons le présent, » crie la Montagne, exister d’abord, on s’organisera ensuite. Au bruit des revers, une lutte s’engage entre les deux partis. Le général girondin Dumouriez, levant le masque, parle de marcher sur la Convention. La Commune qui dirige Paris, les Jacobins qui tiennent la France, prêtent main-forte à la Montagne, lui donnent la dictature pour le salut public en envoyant le 31 mai et le 2 juin 93 le peuple à l’Assemblée ; les Girondins sont vaincus.

Plus de tiraillements dès lors. Plus d’hésitations. En avant ! Au mois d’avril, la Convention avait créé un Comité de salut public chargé de