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La coalition étreint la France par toutes ses frontières, la patriotique Alsace demande vainement des armes, l’armée ne reçoit plus de munitions, les lois de l’Assemblée ne parviennent plus aux départements, la Bretagne, la Vendée, le Poitou, soulevées par les nobles et le clergé, méditent leur trahison ; l’Assemblée déclare que la patrie est en danger. Tu as donc maintenant une patrie, Jacques ! À ce cri jeté par la Commune de Paris, le dimanche 22 juillet 92, six cent mille Jacques Bonhomme accourent. On dresse en plein air des bureaux d’enrôlement embellis de fleurs et de feuillages, vrais arcs de triomphe, où viennent inscrire leur nom en chantant le nouveau chant de délivrance, la Marseillaise, les fameux volontaires de 92. Six jours après, au milieu de cet enthousiasme, éclate comme une bombe, l’insulte de Brunswick. Il faut, dit son manifeste, « rendre au roi la royauté, aux prêtres les églises, les biens nationaux aux premiers propriétaires. Tout Français est coupable ; toute ville ou village qui résistera sera démoli, brûlé. Paris sera livré à une exécution militaire et a une subversion totale. »