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plus à l’avenir. Résigné en apparence, attestant hautement sa bonne foi, il prépare en cachette son évasion. Bouillé répond de la fidélité des troupes. Que le roi vienne se mettre à la tête des émigrés, et, avec l’aide de la Prusse et de l’Autriche indignées, il fondra sur Paris, restaurera l’autorité royale, châtiera l’Assemblée et ses sujets révoltés.

Répondant à cet appel, par une nuit de juin 91, le roi s’échappe et court vers le Nord. Le lendemain même il est reconnu à cinquante lieues de Paris, ramené par cent mille citoyens des villes et des campagnes, et contraint, ce fonctionnaire qui se sauve, à reprendre son poste aux Tuileries.

Mais, en le ramenant, le peuple n’avait voulu qu’attester sa propre puissance. L’Assemblée, au contraire, de plus en plus dominée par ses terreurs bourgeoises ou ses instincts monarchiques, persuadée qu’un roi est indispensable à la sauvegarde de ses intérêts bourgeois, tente, coûte que coûte, une restauration. Désabusé, clairvoyant, comprenant que le roi vaincu n’a plus désormais qu’une ressource, conspirer, Jacques Bonhomme demande la déchéance et court par mil-