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LE REPRÉSENTANT


D. Comment introduire ces réformes ?

R. Par l’intermédiaire des représentants du pays.

D. Pourquoi les députés de l’opposition ne les réclament-ils pas ?

R. Parce que les neuf dixièmes ne s’en soucient guère. Ils n’admettent nullement la souveraineté absolue du peuple. Une République à l’usage et au profit des classes éclairées, instruites, voilà leur idéal. Selon eux l’instruction primaire suffit au peuple, mais il est incapable de nommer ses magistrats ; ils consentent bien à diminuer le contingent, à séparer l’Église de l’État, mais point à abolir la conscription et le budget des cultes. Quant à l’assistance de l’État pour les travailleurs et à l’exploitation par ces derniers des mines et des chemins de fer, c’est à leurs yeux une pure monstruosité. Que le travailleur se tire comme il pourra des griffes de la féodalité capitaliste. Les aider, ce n’est l’affaire de nos modernes Girondins. Ils rêvent de chan-