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vailleur, car le capitaliste augmenterait d’autant ses prétentions.

R. Aussi il faut s’efforcer d’atteindre le revenu et de faire peser sur lui le poids de l’impôt.

D. Mais comment établir l’impôt sur le revenu.

R. Il y a des difficultés, je le sais. Il faudrait accepter la déclaration des citoyens, sauf une forte amende pour qui ferait une fausse déclaration. Il n’en est pas autrement aujourd’hui en matière de droits de vente, héritages, etc. De plus, les registres de l’état civil pourraient être tenus de manière à fournir des renseignements exacts. Je sais aussi que le revenu de l’ouvrier industriel ne peut être taxé comme celui de la terre dont le capital ne s’entame pas ; nouvelle difficulté. Cependant cet impôt existe en Angleterre et en Suisse.

D. Dans quelles proportions l’impôt doit-il être établi ?

R. N’est-il pas juste que la société fasse supporter à chacun une part de charges en proportion des services qu’elle lui rend ? Mon revenu est de mille francs, celui du voisin de dix mille. Je paie cent francs. Est-ce que mon voisin, en payant dix fois cent francs, fera un sacrifice égal