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tissage, n’est-elle pas vouée aux travaux les plus ingrats ? Une couturière ordinaire gagne 1 fr. 28 c. par Journée de dix heures pour ajuster ces toilettes que des femmes à peu près nues vont promener dans les soirées du maître, aux Tuileries ; une ouvrière en dentelle, 1 fr, 30 c. par journée de treize heures ; la fabrication des chapeaux de paille, la passementerie ne donnent jamais un salaire supérieur à 1 fr. 50 c ; celles qui s’occupent de vannerie, de sparterie, de la fabrication des couronnes d’immortelles, ne gagnent que 10 ou 12 sous par jour, Celles-là comment vivront-elles…, dites, bonapartistes, comment voulez-vous qu’elles vivent ?

Est-ce donc l’industrie qui manque à la femme ? Non, la tenue des livres, la coupe des patrons, la peinture sur porcelaine, la gravure sur bois, toutes les professions qui demandent de l’assiduité, de l’habileté, de la légèreté de main, lui tendent les bras. Que lui manque-t-il ? L’apprentissage, c’est-à-dire l’instruction.

Et quelle est l’instruction de l’école, en supposant que la misère ou la négligence paternelle ne retienne pas l’enfant au foyer ? Un peu de lecture, d’écriture, de calcul, d’histoire sainte. Et