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les mitrailleuses, l’ignorance, au service du gouvernement.

Le ministre de l’intérieur a mis à la disposition des candidats de Napoléon III quelques millions, et les cadeaux pleuvent sur les communes. Après les cadeaux les promesses. Pas de candidat qui n’ait dans sa poche un clocher, une mairie, une halle, voire même un embranchement de chemin de fer. On a donné des millions, on promet des milliards. Autant en emporte le vent.

Et le tour est joué pour six ans. Voilà, Jacques Bonhomme, ta liberté électorale. Les villes vont de l’avant, mais les campagnes les prennent aux jambes. Or, sur huit millions d’électeurs six millions appartiennent aux campagnes. Et l’asservissement de la France est perpétué. Car tu penses bien que les candidats de Napoléon III ne vont pas ménager à Napoléon III les preuves de leur reconnaissance. Ils votent tout ce qu’il plaît à Napoléon III, qui pour récompenser leur dévouement, les admet eux, leur famille et leurs amis, au râtelier bien garni par les contribuables.

Alors les gens de Napoléon III entonnent