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APPENDICE

rées dans une armoire du fond, la plus à l’ouest. Cette opération a été faite exclusivement par les jeunes gens qui m’accompagnaient. Quand il s’est agi de fermer, M. X… me proposa d’apposer mon scellé sur les portes lui-même devant garder la clé. Il m’offrit à cet effet un cachet que je vous représente, les scellés furent apposés avec ma signature sur l’armoire dont je viens de parler, sur la porte de la pièce du fond et sur la porte de la pièce qui précède.

« Cette dernière pièce renfermait d’autres armoires dont M. X… n’avait pas les clés ; il disait d’ailleurs qu’elles ne renfermaient aucun objet de valeur.

« En descendant dans la cour, je donnai mon adresse à M. X… afin qu’il put me faire assister à la levée des scellés. Il s’arrêta avec plusieurs employés et je ne le revis plus.

« Je n’avais, dans le courant de la conversation, été amené à donner aucune assurance sur les chances de conservation des locaux visités. Je n’avais d’ailleurs à leur sujet aucune inquiétude.

« Je n’ai quitté les lieux de l’incendie que la nuit, entièrement rassuré sur les parties des constructions préservées jusque-là. La compagnie du génie a été ramenée le soir même avec le plus grand nombre de pompes ; les troupes chargées de la sûreté de ce quartier ont eu la consigne formelle de ne laisser pénétrer personne dans la cour de la Sainte-Chapelle que les pompiers et les employés.

« Le lendemain ou le surlendemain je montai dans les locaux du greffe accompagné d’un de mes amis, je ne me souviens pas duquel. Je n’avais d’autre but que de m’assurer de l’état des scellés. Je fus très surpris de ne plus trouver à la place des bureaux que des murs noirs, des papiers brûlés. J’avais peine à reconnaître les lieux que j’avais visités la veille ou l’avant-veille.

« Tout en conservant toujours quelques doutes à cet égard, je puis supposer que le feu a pu prendre au dépôt du greffe par sa contiguïté avec les bâtiments de la préfecture de police. »

Il résulte de cette déposition que les objets précieux déposés au greffe du palais de justice ne furent pas enlevés par les fédérés comme le dirent les journaux versaillais et que les fédérés ne mirent pas le feu au palais de justice. La déposition si transparente du commandant Hertz laisse entrevoir quels furent les voleurs et les incendiaires.