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APPENDICE


XVI


C’est la seule exécution militaire sous la Commune.

L’individu exécuté et que, cinq ans et demi après sa mort, les conseils de guerre vengeaient par des condamnations capitales, n’était pas du tout un enfant comme la réaction l’a dit, mais un jeune homme de vingt ans. Il avait attiré sur les positions fédérées les obus de l’ennemi. Traduit devant un conseil de guerre composé de La Cécilia, commandant le corps d’armée, de Johannard, délégué de la Commune, et de tous les chefs de bataillon, il reconnut avoir porté aux Versaillais le plan des positions fédérées, et avoir reçu 20 fr. pour récompense. À l’unanimité, il fut condamné à mort. Au moment de l’exécution, Johannard et Grandier, aide de camp de La Cécilia, firent entendre au condamné qu’il pourrait obtenir sa grâce en révélant le nom de son complice, un habitant de Montrouge. Il répondit : « Vous êtes des brigands. Je vous emm… » Ce fait, odieusement travesti, a fourni à Victor Hugo, très mal renseigné sur toute cette guerre civile, un vers de l’Année terrible aussi injuste pour La Cécilia et Johannard que pour l’un des fusillés de Satory, Sérizier.


XVII


la fable des mines d’égout imaginée pour justifier leur indécision.

M. E. Belgrand, directeur du service de la voirie, déposa catégoriquement à cet égard devant la commission d’Enquête sur le 18 Mars.

« … Les insurgés n’ont fait aucune entreprise sur les égouts… En résumé, je puis affirmer que, depuis le 18 mars jusqu’à la rentrée des troupes à Paris, il n’a été fait aucune entreprise sur les égouts, qu’on n’y a pas établi de fourneaux de mines, qu’aucune matière incendiaire