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CHAPITRE IX.

UN NOBLE CARACTÈRE


Rougeaud sortit de chez Latulle fort mécontent de sa veillée. Ce diable de Verneuil est toujours sur mes talons, se dit-il ! L’affaire semble se compliquer. Le lendemain, en arrivant au moulin, il aborda Sellier et en quelques mots lui fit part de ses appréhensions :

— De Verneuil travaille ardemment ; il va partout. Il n’y a pas jusqu’à Bonneterre qui, avec sa fille, nous fait la lutte. La belle Marie sermonne ses enfants en classe. Ces derniers rapportent chez eux ce qu’elle leur dit. Pour réussir nous devrons, une autre année, nous en débarrasser, mais, en ce moment, il faut bien la subir ! Que faire ?

— J’ai une idée, dit Sellier ; tu sais qu’il lui faut enseigner pour subvenir aux besoins de son père et s’entretenir elle-même ; tu vas aller la voir, et tu lui diras franc et net de se mêler de ses affaires. Dis-lui qu’un curé dans une paroisse c’est suffisant ; que si elle s’expose à indisposer les gens contre elle, elle courra des risques de perdre sa position. Es-tu capable de l’intimider pour qu’elle se ferme la boîte ?