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AUTOUR D’UNE AUBERGE

commencent à en être fatigués. La paroisse y gagnerait. Ces vieux ont des manies ! et puis un jeune, c’est toujours plus apprécié.

— Tout de même, reprit M. de Verneuil, je connais des paroissiens qui ménagent les forces de leur Curé. Il y en a plusieurs, et vous en connaissez, M. Rougeaud, qui ne vont pas souvent à l’église, sans aucun doute par pitié pour lui, c’est pour lui enlever de l’ouvrage ! M. Héroux, cependant, est capable de faire malgré son âge un bon ministère. Personne n’en souffre, il a encore assez d’énergie pour entreprendre la lutte contre l’auberge. Bien des jeunes n’auraient pas le courage de le faire dans les circonstances où il se trouve.

— Il serait à désirer qu’il réussisse dans ses plans, dit Latulle ; c’est une chose impossible. Cette lutte nouvelle va certainement lui faire perdre les sympathies de ses paroissiens. Il veut aller trop loin.

— Pardon, M. Latulle, notre Curé comprend que son devoir est de travailler à l’amélioration de la paroisse. Il sait très bien que l’auberge est une des grandes causes des désordres qui se produisent au vu et au su de tous. Il se passe des scandales qui pourraient nous faire montrer du doigt s’ils étaient dévoilés. D’ailleurs, les grands journaux ont fait assez de bruit sur les incidents que vous connaissez. Par conséquent, il ne va pas trop loin quand il veut relever le niveau moral de