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tributs ; le cheval qui y naît le possède de droit ; celui qu’on y transporte l’acquiert ; outre cela, air froid et humide, à éléments condensés, d’où l’inutilité d’une respiration accélérée ; aussi voit-on chez eux des naseaux étroits, à lèvres presque en contact, et comme conséquence, étroitesse des parties inférieures de la tête, air stupide et déformation des parties supérieures du crâne, avec lequel les premières sont en rapport de continuité.

Là, au contraire, alimentation sèche, à produits assimilables abondants, nourriture excitante plus tôt que matérielle, condensation des éléments de l’air ; d’où l’énergie, la force et la célérité, traduite à l’extérieur par la forme des organes respiratoires. Comparez le flamand au corse, vous qui niez l’invariabilité des races, vous serez surpris de trouver en celui-ci une si grande vigueur, quand vous trouvez chez celui-là une si grande mollesse ; vous ne douterez plus alors que les climats forment des races incapables de se maintenir dans un pays qui leur serait étranger, pendant une longue série de générations.

Ce n’est pas à dire pour cela qu’il suffise de placer les animaux dans certaines conditions pour qu’ils contractent une prédisposition subite aux modifications qui en sont la conséquence. Non, on peut transporter un corse au nord de la France, sans qu’il ait à subir d’autres épreuves que celles de l’acclimatation ; mais si on le laisse se reproduire et se multiplier, les modifications, après trois ou quatre générations, seraient suffisantes pour qu’on pût percevoir ses sensibles effets ; sa tête se déformerait, ses naseaux se fermeraient peu à peu, et ce cheval jadis si énergique, finirait par ne rien rappeler du corse, si les influences que je viens d’énoncer continuaient trop longtemps leur action.

Aujourd’hui, les progrès de l’hygiène et de l’élève des