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PAGES D’HISTOIRE

pote, admire. Elle manie l’objet avec prudence, car elle sait que ça pique. C’est adorable. Elle s’amuse royalement. Peu à peu elle s’amuse moins. Deux sentiments désagréables l’oppressent : d’abord c’est monotone de se livrer si longtemps à la même occupation ; ensuite elle a mal agi et doit recevoir une chiquenaude ; or, cette chiquenaude se fait attendre. En vain elle fait des signaux à maman. Maman ne prête aucune attention à son méfait. Ça cesse d’être intéressant. Il faut qu’elle comprenne ce qui s’est passé. Lâchant les ciseaux, Mlle Lucette va trouver sa maman et s’efforce de lui expliquer. Peine perdue ! maman murmure distraitement : « C’est bien. Tiens-toi tranquille. Nounou va venir. » La détresse inonde l’âme de Mlle Lucette. D’abord elle a mal agi ; son embryon de conscience en souffre ; ensuite elle n’a pas