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UNE MATINÉE

demeure immuable. On pourrait bien essayer de se fâcher tout à fait. Ce serait peut-être dangereux, et puis on n’en a pas très envie. Après avoir achevé de disperser ses ustensiles, Mlle Lucette se met en quête d’une distraction nouvelle. Elle essaye de se promener d’abord sur ses deux pieds et se jette par terre à plusieurs reprises, en partie pour forcer maman à se déranger. Puis, voyant qu’elle ne se dérange plus, elle se met à cheminer à quatre pattes. Cette allure a l’avantage de cirer le parquet et d’essuyer le tapis avec la robe fraîche qu’elle vient d’endosser. Elle en a d’autres. Sur l’étage inférieur d’un petit guéridon, Mlle Lucette aperçoit le panier à ouvrage de sa maman. Son cœur tressaille de félicité. Elle s’assied confortablement devant ledit panier : elle en extrait des paires de ciseaux, des rubans, des bouts d’étoffe, en