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LUCETTE À L’ÂGE D’UN AN

lemment par le nez, et dix griffes aiguës s’enfoncent dans sa chair ; ou une gifle bien appliquée vient claquer sur sa joue ; ou un doigt avide se dirige dans son orbite avec l’intention bien arrêtée d’en extraire l’œil qui y brille d’une manière tentante. Tous ces actes signifient que la personnalité de Trott est dénuée d’importance aux yeux de Mlle Lucette. Il n’est qu’un fragment du décor où elle se meut, un moyen de se procurer certaines jouissances ou certaines sensations. On le caresse quand on a envie de toucher quelque chose de doux, on le griffe quand on a besoin de faire ses ongles, on le bat quand il est commode de se détendre les muscles. Et si Trott s’éloigne ou se dérobe à ces entreprises peu agréables, les sourcils se froncent, et des sons inharmonieux s’échappent du gosier de la jeune personne, irritée de voir les choses de son