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LA PETITE SŒUR DE TROTT

L’affection qu’elle porte à Trott est indéniable. Mais il n’empêche qu’elle garde vis-à-vis de lui cette indépendance de caractère et cette manière d’agir uniquement subjective qui sont parmi ses traits particuliers. Parfois Trott, tout en observant vis-à-vis d’elle tous les égards et toute la complaisance qu’un homme fait doit à une jeune fille, est tenté, à voir sa raison croissante, de la croire comme lui pénétrée des concessions mutuelles que nécessite la vie sociale et initiée à la logique invariable de la vie. Il est soudain ramené à la réalité par des actes variés d’une fantaisie déconcertante. Par exemple, il est sur le plancher à côté de bébé : il approche sa tête d’elle et puis l’éloigne brusquement. Elle avance ses mains pour le caresser et rit aux éclats quand il se sauve. Brusquement, sans raison apparente, il se sent saisi vio-