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LUCETTE À L’ÂGE D’UN AN

entrevoit des dangers en cas de récidive. Alors, résolue à tout plutôt qu’à faiblir, elle prend le parti de passer son temps de la manière la plus agréable. Elle entonne des chants de défi variés, et, toujours juchée sur l’instrument, elle se met à circuler à travers la chambre, au moyen de légers soubresauts, et arrive à des vitesses réellement stupéfiantes dans cette allure de cul-de-jatte perfectionné. Cela peut se prolonger pendant un quart d’heure, voire une demi-heure. En vain maman et nounou l’encouragent par les onomatopées les plus laxatives et par les promesses les plus douces ; en vain elles s’époumonnent à faire la grosse voix et à proférer les plus noires menaces. Mlle Lucette ne s’irrite pas. Elle ne s’emporte pas. Elle sait que l’avenir est aux volontés fermes. Elle contemple sa mère et sa nourrice d’un visage innocent et