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Tous les jours nous nous suicidons partiellement. Je me suicide lorsque je consens à demeurer dans un local où le soleil ne pénètre jamais, dans une chambre dont le cube d’air est si restreint que je suis comme étouffé à mon lever.

Je me suicide lorsque je fais des heures un travail absorbant une quantité d’énergie que je ne saurais récupérer, ou des heures d’un travail que je sais inutile.

Je me suicide lorsque je ne contente pas mon estomac par la quantité et la qualité d’aliments qui me sont nécessaires.

Je me suicide lorsque je vais au régiment obéir à des hommes et à des lois qui m’oppriment.